samedi 21 novembre 2015

Je suis terrifiée, et parano

Cet article a été écrit avant les évènements du week end dernier, et ça ne fait qu'accentuer tout ce que j'ai écrit dans cet article. Je n'ai pas vraiment envie de tout relire et tout réecrire pour l'adapter aux circonstances (car sinon je refuserais encore de le publier (j'ai pris pas mal de temps avant d'accepter de le publier...)) mais sachez que tout ce que je raconte s'est multiplié (sachant notamment qu'il y a eu des perquisition dans ma ville...)

Aujourd'hui je vais vous parler d'un sujet assez personnel. J'espère qu'en parler m'aidera à avancer, et ne plus avoir peur. Parce que oui j'ai peur. J'ai peur des gens. Cet article va être un peu dans le désordre, je vais plutôt vous raconter ce que je ressens, dire sur un coup de tête ce que je pense, et cela ne va pas être du tout organisé. Je ne sais pas du tout par où commencer, j'ai beaucoup de choses à dire..

Ce week end, je racontais à une amie qu' à partir du moment où je suis seule dans la rue et qu'il fait nuit, je panique et j'ai peur de tout le monde, même si j'ai seulement 100m à faire. Dès que je croise quelqu'un dans la rue, je m'imagine un scénario comme quoi je vais me faire agressée, qu'on va me suivre jusqu'à chez moi... Ce qu'elle m'a répondu: "Non c'est vrai??? Mais non faut pas. Enfin si c'est normal, mais faut pas être parano."
Depuis qu'elle a dit ça, je me pose des questions... Suis-je vraiment parano?



J'habite dans une résidence universitaire, et pour sortir de chez moi je suis obligée de passer sur des escaliers qui sont dans la cour de la résidence. Sur ces escaliers, il y a toujours des bandes de jeunes "racailles" qui trainent, et qui sont assis. Je suis donc obligée de passer devant eux. Ce qui, littéralement, me terrifie
Au début de l'année, dans les premiers jours, je me suis prise une remarque, un soir alors qu'ils étaient assis. Un truc bien débile du genre "ching chang chong" car je suis d'origine asiatique. Je me dis que je dois passer outre ces remarques inutiles, mais ça me fait toujours un petit quelque chose. Maintenant il fait noir quand je rentre des cours, donc évidemment il n'y a plus personne pour m'embeter.
Mais évidemment, tout ça n'est pas fini, et c'est même encore pire, puisque maintenant je rentre chez moi manger le midi, et ils sont encore plus nombreux, et ils sont là quand j'arrive et quand je repars. Tout les jours. Dès que je passe, ils arrêtent tous de parler, ils me regardent passer, comme s'ils s'apprêtaient à me bondir dessus et m'agresser, tout ça avec une ambiance pesante pour moi pendant les 4 secondes ou je passe. Je me suis aussi mangée une remarque débile "tes chaussures ont été fabriqués en Chine??" (malgré que j'ai entendu quelqu'un dire "oh non ça se fait pas" du même groupe, je suis partie presque en fuyant)

Aujourd'hui je suis donc terrifiée à l'idée de sortir, et de rentrer de chez moi. Je suis terrifiée de passer devant ces jeunes, ces ados, qui oui, sont beaucoup plus jeune que moi, mais j'ai peur. Il n'y a pas d'issues, je suis obligée de passer devant eux. J'ai peur de toutes les personnes que je croise. J'ai peur de tout. Donc suis-je vraiment parano? Je vous le demande. 


Cette amie qui m'a dit qu'il ne fallait pas être parano, m'a également demander "Est-ce qu'il y a une raison? Tu as déjà été agressée ou un truc du genre?" Je lui ai répondu "non"
Mais ce n'est pas la vérité. Je ne pense pas que je soit capable aujourd'hui d'en parler sans pleurer, ou d'avoir la gorge nouée. Mais je pense que c'est depuis ces évènements que j'ai de plus en plus peur de tout le monde. 

Pour revenir au fait de marcher seule dans la nuit, je n'ose pas demander aux gens de me raccompagner. J'ai peur de me faire passer pour une petite fille qui à besoin d'un adulte qui doit se faire accompagner, je n'ai pas envie de déranger, du coup je rentre souvent seule, dans la nuit. Je sais que ce n'est pas bien, je sais que je devrais demander, mais en plus d'être "parano", je suis extrêmement timide.

En plus de tout ça, pour bien courronner le tout, je porte une attention particulière à ce que les gens pensent de moi, au jugement qu'ils émettent sur moi. Ce jugement va énormément m'affecter s'il est négatif (et évidemment s'il est positif je ne vais pas le retenir puisque je retiens seulement le négatif) et si je ne plais pas à quelqu'un, c'est la fin du monde. J'essaie de plaire à tout le monde, c'est un de mes défauts. Je sais que je ne peux pas plaire à tout le monde, et pourtant, j'essaie. "Je ne suis jamais à la hauteur"

Je viens de taper "peur des gens" sur Google, et je tombe sur le terme de "phobie sociale" et "anxiété sociale".. Que faire de ça? Je n'y ai jamais pensé, je n'ai jamais imaginer que je pourrais associer mes sentiments à ces "mots", qui ont une forte signification pour ma part. Ce qui est paradoxal, c'est que j'aime beaucoup rencontrer de nouvelles personnes. Par exemple, pour ma rentrée en post bac, j'ai tout quitter et j'ai changer de ville, ce qui m'a totalement terrifiée, mais en même temps j'avais "hâte" de rencontrer de nouvelles personnes. Je suis extrêmement timide, mais lorsqu'on me parle, gentillement, avec une bonne intention, je suis rassurée, je réponds, mais toujours aussi gênée..

- La phobie sociale est une peur massive, excessive, et durable, du rapport à l’autre. « Elle correspond précisément à la peur intense et persistante du jugement de l’autre dans toute situation où l’on est vu ou entendu, que ce soit par un seul individu, quelques-uns, un grand groupe ou, à l’extrême, un public entier »

Je ne sais pas si je suis atteinte de "phobie sociale", même si je me reconnais beaucoup dans les faits énoncés sur internet, qui décrit une personne ayant une phobie sociale mais en tout cas j'ai vraiment peur des gens, et j'espère que je vais réussir à changer cela, parce que ça me pourrit la vie. Je stresse en rentrant et sortant de chez moi, je suis en stress permanent (preuve: j'ai des boutons de fièvres, toujours présent en moment de stress, et j'ai aussi une poussée phénoménale de boutons sur ma zone T, une catastrophe)

Je perds de plus en plus confiance en moi

Je ne sais pas comment finir cet article qui est parti dans tout les sens, je pense que j'ai oublier énormement de choses, mais je commence à me perdre dans mes paroles. J'espère que vous me comprenez, j'espère qu'en parler m'aidera à avancer, merci de m'avoir lu. Je vous fais de gros bisous.

(Petit edit en même temps que celui du haut, dans la semaine je suis sortie de chez moi, jupe et tout, et les filles "racailles" de devant chez moi m'ont regarder passer, et une des filles m'a dit "t'es trop belle", ça m'a un peu rassuré. un peur.)


2 commentaires:

  1. Ton texte est touchant. Je suis tout ton contraire, je ne connais pas la peur... (merci la meuf) enfin plus sérieusement, je me surestime souvent. La peur que j'ai se transforme en adrénaline et je me crois souvent capable de tout, à mes dépens. Mon mec et ma famille n'en peuvent plus, ils ont peur qu'un jour je tombe sur un mec qui ne sera pas amusé que je lui rentre dedans, sur une bande d'ados un peu moins inoffensifs que je supposais.
    Je dis toujours "je n'ai pas peur, je suis Batman", comme pour me convaincre que ça n'arrive qu'aux autres. Crois-moi, ta peur à toi elle est beaucoup plus saine, plus responsable. Tu n'es pas parano, tu es vigilante et c'est souvent les gens comme toi les plus sécuritaires.

    Il ne faut pas avoir peur d'avoir peur... c'est sain, ça prouve aussi que tu as beaucoup à perdre et ça, c'est beau.

    Je t'embrasse (je t'envoie un peu de mon courage chelou)

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